
Le Daring Club Motema Pembe (DCMP) traverse une crise majeure. En moins d’une semaine, le club légendaire de Kinshasa se retrouve avec deux présidents à sa tête, chacun revendiquant la légitimité.
Le 3 octobre, le comité électoral du club a proclamé Ayi Idambituo nouveau président de la coordination, succédant à Paul Kasembele dont le mandat était arrivé à terme. Élu à l’unanimité, Ayi a aussitôt entamé des consultations avec d’anciens dirigeants, dont Jonas Mukamba, pour tracer la relance du club.
Mais cette élection a été immédiatement contestée par Paul Kasembele, qui réfute la régularité du processus. Il rejette les résultats, refuse de céder le pouvoir et conserve une partie du contrôle opérationnel du club. Kasembele a même conduit l’équipe en stage à Brazzaville et convoqué une assemblée générale extraordinaire et élective pour le 20 octobre, créant ainsi un processus électoral parallèle.
Résultat: deux présidents pour un même club, et une base de supporters désorientée. Cette dualité institutionnelle fait craindre une répétition des crises passées, qui avaient mené à des scissions historiques avec la naissance de clubs dissidents comme Renaissance du Congo et les Aigles du Congo.
Pour l’instant, la FECOFA ne s’est pas encore prononcée sur la légitimité de l’un ou l’autre camp. En attendant, les supporters réclament l’unité et la paix: «Nous voulons un DCMP fort, pas des luttes d’ego», lâche un fan à Kinshasa.
À défaut d’un compromis, le club s’expose à une paralysie de ses structures. Le DCMP ne joue pas seulement sur le terrain, il joue aussi sur sa survie en coulisses.
Henryx ZOLA